Sujet n°1 – Rêves et avertissements

Sujet n°1

Les rêves sont-ils un avertissement lancé au sujet ?

N’hésitez pas à compléter ce travail avec vos propres recherches en commentaire.

Détails sur le travail

Specifications

Catégorie(s) concernée(s) : Rêves
Auteur : Kevin Madegard
Publié le : 30 mars 2022

Points évoqués

Les topiques selon Sigmund Freud

Les mécanismes de défenses

Les voies de l'allègement de l'inconscient

Exemple issu de cabinet psy

Note d'introduction

Ce devoir a été rédigé le premier mars 2023, après un mois de formation auprès de mon organisme de formation, l’EFPP d’Aix en Provence. Il s’agit de mon premier rendu auprès de l’école, et j’espère que le résultat vous intéressera. Bonne lecture !

Le rôle des rêves…

3 Table des matières

Introduction

L’interprétation des rêves est un sujet complexe et controversé dans les domaines de la psychologie et de la neuroscience. Il n’existe à ce jour aucune preuve scientifique prouvant que les rêves permettraient de lancer un avertissement au dormeur. Étant un homme pragmatique, mon avis a tendance à ne se construire que par les preuves, les études scientifiques, et les enseignements reçus par mes professeurs. Ce sera donc ma façon d’approcher ce sujet.

Pour revenir aux rêves, il existe de nombreuses croyances et interprétations autour de ce sujet qui, selon notre culture, notre foi et notre vécu, peuvent radicalement changer notre vision sur le sujet.

Il existe cependant un point de convergence qui mettra tout le monde d’accord, et ce qu’importent nos origines ou nos bagages respectifs : c’est que ce sujet passionne en raison de sa nature mystérieuse. Et pour cause, la nature même du rêve est de demeurer cachée à nos regards de créatures éveillées et conscientes.

Comme dit un peu plus haut, la science s’est beaucoup intéressée au domaine du rêve. On verra dans les prochaines lignes, comment la psychologie révéla les fonctions bienfaitrices des rêves. On pourrait même, en poussant un peu, y trouver de quoi parler « d’avertissement »… mais peut-être pas dans le sens « mystique » auquel on pourrait penser en premier.

Nous sommes des êtres limités

Mon point de départ dans ma réflexion sur ce sujet sera le tout premier cours donné par M. David FAURE. Il utilisa ses premiers instants avec nous pour définir la matière qu’il allait nous enseigner, la psychopathologie, et l’intérêt que nous aurions d’absorber quelques petits cours de médecine élémentaires en parallèle pour notre culture générale.

Pour le citer : « Il est important de s’intéresser à la médecine quand on étudie cette matière. Le corps humain est rempli de vases communicants, et s’intéresser aux mécanismes du corps est essentiel pour apprendre son histoire ».

Pour en venir au fait, commencer à parler des rêves (et donc implicitement des émanations de notre psychisme) sans faire un rappel sur nos limites physiologiques me semblait incomplet. En effet, nous sommes des êtres chimiques limités par la matière qui nous compose. Et notre cerveau a beau être une formidable machine capable de prouesses spectaculaires, cela ne le soustraira pas à cette règle qui le limitera à une taille, un poids, et une contenance.

Mais alors, que contient-il, et quelles informations pourraient potentiellement le faire saturer ? Et aussi, pourquoi fabrique-t-il les rêves ? Pour commencer à répondre à ces questions, il faut s’intéresser à Sigmund Freud et aux topiques, puis aux mécanismes de défense, et aux voies de l’allègement de l’inconscient. Enfin, pourquoi ne pas embrasser complètement le thème du sujet en se laissant aller un peu à la rêverie avec un mystère autour d’un extrait de rêve alsacien, issu d’une séance de psychothérapie et de psychanalyse ?

Les topiques

C’est en l’an 1900 que Freud élabora la première topique, dans le chapitre VII de « la science des rêves ». Puis la deuxième, pour compléter la première en 1920 (avec le Ça, le Moi et le Surmoi). Mais celle qui nous intéressera ici sera la première, qui évoquera : le Conscient, le Préconscient, et l’Inconscient. Ce concept était novateur, car il faisait comprendre que notre esprit n’était pas fait d’un seul bloc, mais de différents systèmes en conflits permanents (ou presque).

Pour résumer brièvement ces trois topiques, l’esprit Conscient est la partie de notre conscience qui traite les pensées et les émotions sensorielles dans le moment présent. L’Inconscient fait partie de l’esprit qui opère au-delà de notre conscience et qui contient des pensées, des émotions et des désirs réprimés. Entre les deux, il y a le Préconscient, où les pensées et les souvenirs peuvent être ramenés à notre conscience, mais avec un certain effort. Et entre chacune de ces trois topiques, il y a des filtres qui sont là pour nous protéger, mais qui en raison de leur nature vont nécessairement entraîner des interprétations et des biais.

D’ailleurs, il existe des jeux que les enfants adorent, et qui révèlent bien l’effet de ces filtres, comme « le téléphone arabe ». Celui-ci met en exergue l’altération que ces filtres peuvent avoir sur le sens de l’information qui nous était parvenu initialement.

La vie des informations et la marque des émotions qui nous traversent

Pourquoi parler de ces topiques ? Parce qu’au cours de notre vie, de nombreuses informations et émotions nous traverseront et nous marqueront. Surtout si ces éléments étaient vécus intensément. Et comme dit précédemment, notre constitution limitera notre mémoire disponible. Alors, il est légitime de se demander comment notre cerveau nous protégera tout au long de notre existence, pour ne pas finir comme une sorte de vase qu’on ferait déborder en essayant de le remplir avec beaucoup trop d’eau.

Pour éviter cet état de fait, notre cerveau a une stratégie de défense bien à lui : dans un premier temps, il nous protégera de l’inconfort de ce qui nous parvient par des mécanismes de défense. Et dans un second temps, il fera le « ménage » pour éviter qu’un débordement ne survienne en utilisant « les voies de l’allègement de l’inconscient ».

N. B. Pour les deux sous-parties qui vont suivre, je me suis largement inspiré des cours n° 3 et 4 de M. Hervé MADET : les mécanismes de défense, et les voies de l’allègement de l’inconscient.

Les mécanismes de défense

Il en existe beaucoup, mais au « sommet » de ces mécanismes, le plus utilisé sera le refoulement. Presque tous les mécanismes de défense ont recours au refoulement pour fonctionner. Le refoulement permet d’atténuer la souffrance d’une personne en transposant hors de sa conscience tout ce qui la « dérangerait ».

L’élément est transposé hors de la conscience, certes. Mais rien n’est magique : un élément qui a été refoulé (donc passé dans l’inconscient) ne disparaîtra pas pour autant. Il cherchera tout le temps à revenir dans le conscient. Prenons par exemple un souvenir qui serait insupportable pour quelqu’un : ce souvenir sera refoulé, et passé dans l’inconscient. Mais au quotidien, il y aura des tas de choses qui viendront faire repenser à ce souvenir. La personne fera des associations entre ce qu’elle a sous les yeux, et ce souvenir ancien. Le souvenir n’est pas proactif (autonome). C’est la personne concernée qui fera des associations, et qui le fera remonter.

Pour éviter à ce souvenir de refaire surface, la personne sera en lutte permanente et finira par se fatiguer à court, moyen ou long terme selon sa force mentale. En plus de cette lutte interne, rappelons-nous que l’inconscient n’a pas un espace de stockage infini. Si rien n’est fait, on arrivera rapidement à une voie sans issue. Nous en venons à notre constat initial au travers de l’intervention de M. David FAURE : nos limites physiologiques, et donc la limite de stockage de notre inconscient. À ce stade du sujet, nous comprenons que ces limites nécessitent la création de ce qu’on appelle « les voies de l’allègement de l’inconscient ».

Leur objectif ? Effectuer des purges récurrentes pour soulager le stockage de notre inconscient.

Les voies de l’allègement de l’inconscient

Il existe plusieurs voies de l’allègement de l’inconscient, par exemple le lapsus, les actes manqués, la somatisation… et celui qui nous intéressera le plus pour cet exercice sera évidemment « le rêve ».

Nous parlions du refoulement comme mécanisme de défense juste avant. Et il se trouve que lorsqu’il y a un rêve, il y a nécessairement quelque chose de refoulé, comme un désir. Le rêve représente le passage à l’acte symbolique correspondant à ce désir refoulé.

C’est certainement pour cela que le rêve a été le point de départ de la psychanalyse. Freud croyait que les rêves étaient une fenêtre sur l’inconscient, et pouvaient révéler des désirs, des peurs et des conflits cachés qui étaient autrement inaccessibles à la conscience. Dans le cadre de son enquête sur l’hystérie, Freud a commencé à interroger ses patients sur leurs rêves. Il a constaté que beaucoup d’entre eux avaient des rêves récurrents, contenant des images et des thèmes qui semblaient liés à leurs symptômes.

Par exemple : un patient atteint de paralysie des jambes pourrait rêver d’être incapable de marcher ou d’être coincé dans un petit espace. À ce titre, Freud disait à propos du rêve que c’était un mécanisme de protection de la personne.

Dans nos cours, nous avons plutôt abordé le rêve sous l’angle d’un mécanisme de « nettoyage » de l’inconscient. L’objectif du rêve est de soulager le rêveur, en permettant aux contenus inconscients de s’échapper pour arriver au conscient, mais sous une forme « déguisé ». Nous y avons également vu que le rêve n’est pas un signal d’alarme, et qu’il n’est pas un avertissement. Car sa finalité, sa raison d’être, est bien de soulager le rêveur.

Un cauchemar, qui terroriserait le rêveur, et l’amènerait à imaginer qu’il s’agit d’une alarme ou d’un avertissement funeste, n’a subi en réalité qu’un rêve raté. Le rêveur a reconnu le contenu caché de son rêve, lui engendrant de la souffrance.

En effet, le contenu du rêve est acceptable, car « déguisé ». Le contenu conscient ne l’est pas.

Sans nos racines, pas de rêves ?

J’ai parcouru le web à la recherche d’exemples de rêves selon diverses cultures, pour comparer les différentes interprétations, et éventuelles spéculations autour de « l’avertissement ». L’anecdote ci-dessous, issue d’un cabinet psy, ajoute à mon sens plus de mystères au monde des rêves. Elle nous donne l’impression que l’univers des rêves possède ses propres codes d’accès et logiques. Ces derniers semblent définis par les racines du rêveur, ses relations sociales, ses idées politiques, ses histoires familiales, etc.

Dans certaines conditions, il arrive que le rêve ne veuille pas se montrer. On pourrait penser que, lorsque le rêveur ignore la constitution de sa propre personnalité, cela élimine l’intérêt de rêver. En effet, la vie est parfois tellement dense et complexe, que certains individus pourraient aller jusqu’à oublier des éléments importants de leur personnalité / histoire. Et en toute logique, si l’objectif du rêve est de soulager notre inconscient, il ne saurait s’adresser à une autre personne que nous. Il ne saurait donc s’adresser qu’à nous, et non qu’une partie de nous.

Je me permets de citer le site de cairn.info. J’ai trouvé ce passage intéressant, car il illustre les propos tenus ci-dessus. Il s’agit d’un rêve recueilli dans le cadre d’un entretien de psychothérapie et de psychanalyse :

« Lydie H., originaire d’un village alsacien, est issue d’un milieu pauvre ; elle dit qu’elle n’a pas de rêve ou plutôt qu’elle ne s’en souvient jamais au réveil (comme je l’ai entendu dire par la plupart de mes patients “je rêve, je crois que je rêve, mais je ne m’en souviens pas”). À force d’entendre Lydie “tourner en rond” avec les mêmes thèmes, je lui demande un jour de me parler en alsacien, langue de son enfance, langue que parlaient ses parents entre eux et avec elle. Ce fut le déclic, ce fut la porte d’entrée au monde du rêve, le retour du refoulé. Elle rêva qu’elle était couchée au milieu d’un cercle clos par des petits jouets de son enfance. Elle rêva de sa mère une “Putzfrau” étouffante, elle rêva de sa grand-mère qui ne disait jamais rien, elle rêva de son enfance, de ses joies et surtout de ses peines ; elle eut des souvenirs. »

Source : cairn.info. Lien : https://www.cairn.info/revue-la-pensee-2018-1-page-34.htm

Quid de l’interprétation des rêves ?

Comme vu dans l’exemple précédent, les rêves sont utiles pour alimenter les séances de psychothérapie et de psychanalyse. Attention cependant, le thérapeute ne peut être efficace que lorsque ce dernier connaît le vécu de la personne, car les rêves en sont issus. Les aspects culturels aussi. Il sera également important de se remémorer l’état émotionnel dans lequel le patient s’était réveillé pour guider la justesse de l’interprétation.

Autant d’informations qui ne rendent pas la tâche aisée, et permettent de mettre en perspective les nombreux ouvrages parus sur l’interprétation des rêves.

Quelle conclusion apporter à cette réflexion ?

Ce souvenir de ses rêves est naturel. Il n’y a rien à dire sur ce point. Si en revanche, c’est l’inverse et qu’on ne s’en souvient pas, c’est qu’il y a peut-être un inconfort. Et cela pourrait sous-entendre un certain nombre de choses à côté (refoulements beaucoup trop importants).

Pour citer Platon : « Il y a en chacun de nous […] des désirs terribles, sauvages, déréglés, et cela est mis en évidence par les songes. »

Ou bien comme nous l’avons vu, ne pas faire de rêve pourrait avoir pour origine une déconnexion à notre topique du Moi, et une perte de sens. Dire à son thérapeute qu’on ne se rappelle pas de ses rêves pourrait mettre sur une piste de travail.

Nous pouvons donc conclure sur le fait que le rêve en lui-même n’est pas un avertissement. Il s’agirait plutôt de se méfier de son absence… Mais à nouveau, il est utile de préciser que la théorie freudienne n’est qu’une perspective sur les rêves, et qu’il existe d’autres théories qui ne mettent pas autant l’accent sur le refoulement.

De plus, il convient de noter que tout le monde ne croit pas à la validité de la théorie freudienne, ou à l’idée que les rêves aient une signification particulière dans la compréhension de la psyché humaine.

Le rêve est-il un avertissement lancé au sujet ?

Selon la dernière lecture que j’ai pu parcourir sur le sujet, rien ne permet de le penser ni de le prouver au regard de la lecture scientifique. Le rêve reste un sujet complexe encore débattu en psychologie. C’est le chercheur lyonnais Michel Jouvet qui a permis, dans les années 1950, de découvrir l’existence de la phase de sommeil paradoxal et de la relier aux rêves. Il est bien rare que notre organisme mette en œuvre des fonctions inutiles.

Dernier paragraphe issu du site : https://www.futura-sciences.com/sante/dossiers/sommeil-rever-monde-fascinant-reves-1281/page/4

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