Livre
Daniel GOLEMAN – L’intelligence émotionnelle (Intégrale)
Fiche de lecture
L’édition intégrale de l’Intelligence Emotionnelle de Daniel GOLEMAN contient deux tomes d’environs 500 pages chacun. Dur de faire une fiche de lecture sur un tel pavé ! Cependant, j’ai opté pour des jeux de questions réponses au départ pour introduire les notions de base, puis la mise en place de titres « repères » pour que vous puissiez juger de l’intérêt de cet ouvrage avant de l’acheter en passant par mon site. (Voir boutons ci-après.) Attention : la version d’occasion n’a que le tome 1. Le tome 2 sera a acheter séparément dans la même boutique.
Daniel Goleman
L’intelligence émotionnelle

N’hésitez pas à donner votre propre avis, en fin de page, si vous avez lu cet ouvrage.
Détails sur cette fiche de lecture
Specifications
Mots clés
Définition de l'émotion
Plusieurs formes d'intelligence
Émotion VS raisonnement
Et si on éteignait nos émotions ?
Comment harmoniser la tête et le cœur ?
Domaines principaux de l'intelligence émotionnelle
Relations entre l'esprit et le corps
Conscience et inconscience
Vaincre la colère, l'anxiété, et la mélancolie
Refoulement et maîtrise des pulsions
Optimisme et empathie
Mentalité du satyre
Moralité du sociopathe
Émotions VS système immunitaire
Antidote de l'agressivité
Dépression VS modernité
Émotions en entreprise
Note d'introduction
Le livre « L’intelligence émotionnelle » de Daniel Goleman met en lumière l’importance de la gestion des émotions dans notre vie quotidienne. En développant notre intelligence émotionnelle, nous pouvons améliorer notre bien-être personnel, nos relations interpersonnelles et notre réussite professionnelle. Ce livre faisant environs 1000 pages (2 tomes en 1), j’ai fait le choix de faire un résumé sous forme de Questions / Réponses ou courts titres pour compacter quelques enseignements parmi les plus utiles. Cela vous permettra de sauter de question en question, ou de titre en titre, et de ne vous arrêter que sur les titres ou questions qui vous interpellent.
Un livre qui porte sur l’analyse et la compréhension des émotions, pour une meilleure conscience de soi et des autres dans les relations
En vous souhaitant une bonne lecture !
Table des matières
Emotions : Définition, principales formes, place dans notre cerveau...
Tome 1 – Première partie : définition et structure du cerveau émotionnel
Définition de l’émotion
Le terme « émotion » se compose du verbe latin « motere », et du préfixe « é » qui indique un mouvement vers l’extérieur. Cette étymologie suggère bien une tendance à agir.
Les deux principales formes d’intelligence
Il existe deux formes d’intelligence : l’intelligence rationnelle et l’intelligence émotionnelle.
Où est le siège de ces formes d’intelligence ?
Les deux sont gérés par des organes autonomes : le néocortex pour l’intelligence rationnelle, et l’amygdale pour l’intelligence émotionnelle. L’hippocampe lui, gère la contextualisation. Sans contextualisation il ne peut y avoir de sens
émotionnel (page 42).
Quel « cerveau » était là en premier ?
Le cerveau émotionnel existait bien avant le cerveau rationnel. Aussi, l’amygdale est associée à notre survie, et a donc des réactions plus rapides que le néocortex (siège de la pensée).
Pourquoi « l’émotion » est plus rapide que « le raisonnement » ?
Cette rapidité est due à sa liaison directe avec le Thalamus. C’est ce qui fait que nos émotions peuvent court-circuiter notre raison. Cependant l’amygdale nous fait faire des actions moins élaborées et réfléchies, et peut donc être un handicap dans notre société civilisée. Ce que l’on gagne en vitesse se perd en précision.
Que devient-on sans amygdale, siège des émotions ?
Sans amygdale on perd le goût à la vie / les gens.
Qu’est-ce qui est à l’origine des pulsions ?
Les pulsions constituent le moyen d’expression des émotions ; à l’origine de toute pulsion se trouve un sentiment qui cherche à se traduire en acte.
Quels exemple « solide » a-t-on de la fusion entre « la raison » et « les sentiments » ?
La base de l’unité familiale et de l’engagement à long terme, nécessaire à l’éducation de l’enfant (page 31) existe grâce aux liens entre le néocortex et le système limbique, donnant lieu à quelque chose de puissant : l’attachement mère-enfant.
Les sentiments sont-ils vraiment les ennemis de la raison ?
Contrairement à ce qui était dit à l’époque : Les sentiments sont indispensables aux décisions rationnelles. Ils nous orientent dans la bonne direction, celle où la logique pure peut-être utilisée au mieux. Les émotions ne jouent pas que le rôle de perturbateurs.
Pourquoi on se souvient mieux de certains événements que d’autres ?
C’est parce que les souvenirs d’événements effrayants sont pratiquement indélébiles.
Le sentiment de « l’instant » VS le sentiment « durable » :
Lorsque nous devenons triste après une perte, quand nous nous sentons heureux au lendemain d’une victoire, ou blessé après avoir ruminé les faits ou geste d’une personne, c’est le néocortex qui est à l’œuvre.
Si on pouvait éteindre nos émotions, où est-ce que ce serait ?
La principale commande permettant d’éteindre une émotion douloureuse semble se trouver dans le loble préfrontal gauche. L’amygdale propose, le lobe-préfontal dispose.
Et concrètement, si on l’endommage pour « éteindre » nos émotions, qu’est-ce qu’il se passe ?
Si notre circuit du lobe-préfrontal-amygdale a été endommagé : on pourrait alors effectuer des choix catastrophiques dans notre vie professionnelle et privée.
Pourquoi comprendre l’intelligence émotionnelle est essentiel ?
Dans notre société, le nouveau paradigme qui nous entoure nous enjoint d’harmoniser la tête et le cœur. Pour y parvenir, nous devons au préalable mieux comprendre ce qu’utiliser son intelligence émotionnelle veut dire.
Les différentes formes d'intelligence
Deuxième partie : Nature de l’intelligence émotionnelle (page 57)
Quelle est la différence entre « intelligence rationnelle » et « intelligence émotionnelle » ?
Nous sommes tous à la merci de nos passions et de nos pulsions, et ce n’est pas un QI élevé qui nous met à l’abri. De même, ce n’est pas parce qu’on a de meilleurs résultats que les autres aux examens qu’on réussit mieux en terme de salaire, de productivité, et de statut pro : ça veut juste dire qu’on est davantage apte à obtenir de bonnes notes. Mais cela ne nous apprend rien sur notre capacité à réagir face au vicissitudes de la vie.
Ceux qui ne parviennent pas à contrôler leur vie affective subissent des conflits intérieurs qui sabotent leur attitude à se concentrer et à penser clairement.
Existe-t-il des centres spécialisés pour développer l’intelligence émotionnelle ?
Project spectrum est un programme d’étude créé par Howard Gardner. Il vise à stimuler différentes formes d’intelligence (page 62). L’objectif visé est d’aiguiller l’enfant vers un domaine où ses talents pourront s’appliquer, où il s’épanouira et se montrera compétent. C’est ainsi que l’éducation peut le plus efficacement contribuer à son développement.
Combien d’aptitudes déterminent notre avenir ?
Une façon de penser imprègne notre société : c’est qu’une seule aptitude détermine notre avenir. Nous devrions passer moins de temps à classer les enfants et davantage à les aider à reconnaître leurs aptitudes et leurs dons naturels.
Sept catégories classent les types d’intelligence (page 63) :
- Agilité verbale
- Agilité logico-mathématiques
- Maîtrise de l’espace (artiste, architecte)
- Génie kinesthésique (athlètes, danseurs)
- Talent musical
- L’intelligence personnelle (compréhension de la personne humaine, talent interpersonnel) : Grand psychothérapeute, dirigeant politique
- Capacité intrapsychique (Sigmund Freud) : satisfaction intérieure procurée par le fait de vivre en accord avec ses sentiments profonds.
Mais il y en a d’autres comme : entretenir des relations, résoudre les conflits, etc. Une évaluation est possible avec le test d’intelligence Stanford-Binet.
Les émotions nous enrichissent ; tout modèle de l’esprit qui les ignore est déficient. On citera par exemple le système de notation de l’intelligence par le QI. Il fut mis au point par le psychologue Lewis Terman durant la première guerre mondiale. Le psychologue américain Howard Gardner appela la période qui suivi « la tyrannie du QI ». Il publia d’ailleurs un manifeste pour la dénoncer : « Frames of Mind », le rendant célèbre en 1983.
Comment rendre nos émotions intelligentes ?
Il faut tout d’abord les classer, et les comprendre.
5 domaines principaux d’intelligence :
- La connaissance des émotions
- La maîtrise des émotions
- L’automotivation
- La perception des émotions d’autrui
- La maîtrise des relations humaines.
Si on pouvait classer l’intelligence émotionnelle des personnes via des catégories, cela ressemblerait à cela : (page 77)
- Ceux qui ont conscience d’eux-mêmes
- Ceux qui se laissent submerger par leurs émotions
- Ceux qui acceptent leur disposition d’esprit.
Définitions, relations entre l'esprit et le corps, conscience et inconscience
Définition intéressante : Qu’est-ce que l’alexithymie ?
(page 80) Du grec « a » désignant la privation, « Lexis » le mot, et « thymos » l’émotion.
Ce sont des personnes semblant être purement et simplement dépourvues de sentiments. Mais, cet état est plutôt dû à leur incapacité à les exprimer, plutôt qu’à une absence totale de sentiments. Il leur manque entièrement l’attitude qui est à la base de l’intelligence émotionnelle : la conscience de soi. Malheureusement, ne pas disposer de mots pour exprimer ses sentiments, c’est comme ne pas avoir de sentiments.
L’esprit peut-il influer sur le corps ?
Oui, il y a même deux définitions mettant en lumière le lien entre l’esprit et le corps :
- Somatiser : confondre une douleur affective avec un mal physique
- Psychosomatique : les problèmes affectifs provoquent des troubles physiques réels
Quelles sont les limites de la logique ?
La logique formelle ne vous permettra jamais de choisir votre compagnon, votre métier, ni de déterminer si vous pouvez faire confiance à quelqu’un. Il n’y a qu’une seule solution pour rendre plus saines nos décisions personnelles : il faut être en accord avec nos propres sentiments. (page 85)
La prédisposition à l’introspection, c’est être une personne naturellement réceptive aux modes symboliques particuliers de l’esprit émotionnel : métaphores, images, poésie, chants et contes. Ils sont tous écrits dans le langage du cœur.
La conscience de soi est essentielle à l’intuition. C’est cette faculté que cherche à renforcer une part importante de la psychothérapie.
Qu’est-ce qu’une émotion consciente et inconsciente ?
Il existe deux niveaux d’émotion : l’un conscient, et l’autre inconscient.
L’instant où une émotion devient consciente correspond à son enregistrement en tant que tel dans le cortex frontal.
La conscience de ses émotions constitue donc le fondement de la seconde forme fondamentale d’intelligence émotionnelle : la capacité à se débarrasser de sa mauvaise humeur. (page 87)
Aristote dit que ce qui est désirable est une émotion appropriée, et un sentiment proportionné aux circonstances. Il faudrait donc ne se mettre en colère que pour de bonnes raisons. Pourtant Benjamin Franklin a bien dit « la colère n’est jamais sans raison, mais c’est rarement la bonne raison. » (page 93)
La souffrance trempe l’âme. Elle contribue à la construction de la vie spirituelle et la créativité.
Comprendre la colère, l'anxiété, et la mélancolie pour les vaincre
LA COLÈRE (est un sandwich) page 92
À l’inverse de la tristesse, la colère procure de l’énergie, voire de l’euphorie. De plus, c’est un sentiment qui se nourrit de lui-même. Plus nous ruminons la cause d’une fureur, plus nous risquons de lui inventer de bonnes raisons. La solution pour s’en sortir, c’est reconsidérer la situation sous un angle plus positif. Changer le contexte. Se servir de son hippocampe.
Mais quoi qu’il en soit : l’appel du système limbique est le plus fort. Il peut cependant se combattre via une information apaisante, proposant une réévaluation des événements à l’origine de la colère, et offrant l’occasion d’une désescalade. Plus c’est fait tôt, mieux c’est. Autrement si l’enchaînement de pensée productrice de colère n’est pas interrompu ce sera trop tard puisque chacune est en soi un véritable petit détonateur.
Donc non, faire du shopping ou manger un gâteau au chocolat ne suffira pas à arrêter de ruminer son indignation.
La catharsis pour la colère n’est pas une bonne idée, de par sa nature (Diane Tice).
« N’essayez pas de l’éliminer, mais ne la laissez pas gouverner votre action. » Chogyam Trungpa.
L’ANXIÉTÉE (est une boucle) page 101
Les anxieux surfent fréquemment sur cette sorte de schéma de pensée. Ils se racontent à eux-mêmes une histoire en sautant d’une préoccupation à l’autre, en imaginant le plus souvent quelques terribles catastrophes ou tragédies.
Mentalement, les soucis s’expriment presque toujours de manière auditive plutôt que visuelle.
L’anxiété cognitive : les pensées porteuses d’inquiétudes.
L’anxiété somatique : les symptômes physiologiques de l’anxiété, comme la transpiration l’accélération du rythme cardiaque ou la tension musculaire
Une des solutions pour chasser les soucis, c’est de détourner l’attention. L’inquiétude est positive, elle constitue un moyen d’affronter les menaces potentielles des dangers qui risqueraient de surgir sur le chemin.
Mécanique de l’ANXIÉTÉ
Si on devait trouver un aspect positif à l’anxiété, c’est que celle-ci focalise la tête quelque part pour l’empêcher de constater les manifestations physiologiques.
Placer son esprit dans une boucle de pensées atténue la sensation d’anxiété. Les soucis seraient donc un remède partiel à l’anxiété, mais jamais la résolution.
Voici quelques premiers pas pour aider les anxieux chroniques :
– Prendre conscience de soi (capter l’apparition des signes)
– Suivre des méthodes de relaxation
– S’attaquer aux pensées anxiogènes (pour stopper la spirale)
– Avoir une attitude critique (ratio entre la taille de la peur VS celle du réel)
« Quand on laisse une préoccupation s’imposer de manière répétée sans la combattre, sa force de persuasion augmente. »
Si on attaque une idée suffisamment fréquemment, elle n’aura pas le temps de prendre racine.
Quand par contre on atteint le stade de la phobie, de la psychonévrose… cela passe généralement par un traitement médicamenteux, accompagné d’une thérapie.
Vaincre la MÉLANCOLIE (P.108)
Le deuil est utile, mais la vraie dépression ne l’est pas.
« La persistance ou non de la dépression dépend en grande partie de la propension de l’individu à ruminer. » Nolen-Hoeksma.
Voici quelques méthodes qui pourraient aider :
1. Identifier les causes profondes de la dépression
2. Se réaliser au travers de son travail en faisant de bons résultats, pour réobtenir sa propre confiance.
3. Révéler les chagrins.
4. Suivre une thérapie cognitivo-comportementale pour modifier les habitudes de pensée.
Les pensées déprimantes sont automatiques et investissent l’esprit sans y être invitées.
Comment se remonter le MORAL (P.113)
Les larmes seraient les moyens inventés par la nature pour faire baisser les concentrations des substances chimiques qui, dans le cerveau, induisent le chagrin.
Cependant, l’idée des larmes salutaires est trompeuse. Les pleurs qui prolongent la rumination entretiennent aussi le chagrin. Ce qui va briser la chaîne des pensées qui alimentent la tristesse, c’est la distraction. Les bateaux ne coulent pas à cause de l’eau autour d’eux : ils coulent à cause de l’eau qui finit par rentrer dedans. Il faut donc apprendre à se protéger.
Pour se distraire, les femmes tendent beaucoup vers la nourriture, les bains chauds, la musique ou faire l’amour. Les hommes aussi, mais 5 fois plus vers la boisson ou la drogue.
Il ne faut pas forcément voir grand pour aller mieux : se gratifier d’un petit succès facile est une bonne méthode pour commencer à remonter la pente.
Essayer de tendre vers la refonte cognitive pourrait être une bonne chose. Comme se forcer à voir les choses différemment, et considérer une perte comme un gain par ailleurs.
Se décentrer de soi-même permettrait d’éviter les ruminations. Ainsi, venir en aide aux autres via le bénévolat et l’associatif pourrait être très porteur (page 115)
Refoulement, maîtrise des pulsions, optimisme et empathie
Le refoulement, ou le refus optimiste
Selon Daniel Weinberger, la propension à ignorer des émotions comme la colère ou l’anxiété est assez répandue (1 personne sur 6). Cela s’apprend dès l’enfance, de plusieurs façons. Comme par exemple en affrontant un membre de la famille qui :
- Est alcoolique
- Donnerait l’impression d’être dans une posture invincible
- A une attitude particulièrement stoïque.
Bon à savoir : le lobe préfrontal gauche est le centre des sentiments agréables. C’est aussi le centre de la parole. Le lobe préfrontal droit est le centre de la négativité. Il est la partie sensible à l’affliction.
Richard Davidson, professeur de psychologie, fit une expérience sur des sujets atteints de « refoulement » ou « refus optimiste ».
Si par leur œil gauche seulement, il leur faisait lire un mot à connotation négative, ce mot était d’abord perçu par l’hémisphère droit. Le mot allait ensuite se diriger vers l’hémisphère gauche en traversant le corps calleux (la grande séparation entre les deux moitiés du cerveaux). Et là, la magie opère : le mot n’était pas évalué tout de suite par le sujet de manière négative.
Seuls les mots neutres seront associés sur-le-champ lors de cette expérience. Les mots à caractère négatifs eux, seront associés avec du retard, ou pas du tout. Si les mots étaient présentés à l’hémisphère gauche, les retards n’étaient pas constatés.
L’impassibilité des sujets est due à un mécanisme neuronal qui ralenti les informations déplaisantes. L’impassibilité constituerait une sorte de refus optimiste, une dissociation positive, et peut-être aussi des indices de mécanismes neuronaux à l’œuvre dans les états dissociatifs les plus aigus (ceux qui caractérisent par exemple le stress post-traumatique).
Selon Richard Davidson, quand elle se traduit simplement par une tranquillité d’esprit, elle semble exercer un effet autorégulateur salutaire sur les émotions, au prix d’une perte non évaluée de la conscience de soi.
La maîtrise des pulsions : le test des bonbons par Walter Mischel dans les années 60 (page 123)
Une expérience fut menée sur des enfants de 4 ans pour évaluer leurs âmes d’enfants : théâtre d’affrontement entre la pulsion et la retenue, le désir et la maîtrise de soi, le plaisir immédiat et l’attente, le ça et le moi.
Étant donné que l’attitude psychologique la plus fondamentale semble être justement la capacité à pouvoir résister à ses pulsions, il est possible grâce à ce test de se faire rapidement une idée sur le caractère de l’enfant, et sa trajectoire personnelle dans la vie. (Pour le moment, cette réflexion est purement spéculative).
Voici en quoi consiste le test : il faut placer un bonbon devant l’enfant, et lui dire qu’il peut le manger tout de suite. Ou bien qu’il peut attendre qu’on revienne d’une course, et qu’à ce moment là, il en aura deux.
Douze et quatorze ans plus tard, la différence entre ceux qui avaient réussis, et ceux qui avaient échoué était spectaculaire. Ceux qui avaient réussi étaient dans la majorité bien intégrés, efficaces, sûr d’eux, et ne baissaient pas les bras. Ceux qui n’avaient pas réussi avaient un profil psychologique plus perturbé, et étaient têtus, indécis, facilement contrarié et évitaient le contact avec autrui.
Ce test prédit deux fois mieux qu’un test de QI le fait de pouvoir passer avec succès ou non l’examen d’entrée dans l’enseignement supérieur.
Walter Mischel utilisera une expression pour expliquer son expérience : « retard de la satisfaction imposée à soi-même en vue d’atteindre un but. »
L’optimisme et la pensée positive
La réussite ne dépendant pas que du talent, mais aussi de la capacité à supporter l’échec, les optimistes réussiront globalement mieux que les pessimistes.
Une étude effectuée par Seligman sur des vendeurs de police d’assurance a pu révéler que même des nouveaux venus optimistes (qui normalement auraient dû échouer aux tests d’entrée), pouvaient finir par dépasser les performances des plus expérimentés si ces derniers étaient pessimistes. L’optimisme est une attitude émotionnellement intelligente, et on comprend pourquoi. Pendant que l’attitude du pessimiste le conduit au désespoir, l’optimiste fait naître l’espérance.
La fluidité, neurobiologie de l’excellence : (page 141) état dans lequel un individu ne pense plus à lui-même, mais est complètement absorbé par ce qu’il fait. Il perd son anxiété, ses tracas, sa conscience de lui-même, et son égo. Il ne se demande pas si il va réussir : c’est le pur plaisir de l’acte qui le motive.
Howard Gardner confia à Goleman, l’auteur du livre : « La fluidité est un état intérieur qui montre que l’enfant accomplit un travail qui lui convient. Il doit découvrir l’activité qu’il aime et s’y tenir. C’est quand les enfants s’ennuient à l’école qu’il se battent et se conduisent mal, et c’est lorsqu’ils sont submergés par les difficultés de leur tâches que leur travail scolaire les rend anxieux. Ils apprennent mieux quand ils s’intéressent à ce qu’ils font et y prennent plaisir. »
Le principe d’intelligence multiple, vu au début de cette fiche de lecture, prend du sens ici. C’est ce dans quoi l’enfant sera naturellement « orienté » qu’il pourra exceller, car il y prendra du plaisir. Et c’est grâce à cette orientation qu’on peut ajuster avec précision les méthodes d’enseignements appropriées, tout en sachant comment combler ses faiblesses.
Cela confirme, de manière plus générale, que le fait de pouvoir canaliser ses émotions dans un but donné est une aptitude primordiale. Qu’il s’agisse de dominer ses pulsions ou de retarder la satisfaction de ses désirs, de contrôler son humeur afin de faciliter la pensée au lieu de l’entraver, de se motiver à persévérer sans se laisser décourager par les échecs, de réussir à atteindre l’état de fluidité et d’être plus efficace, tout cela souligne le pouvoir des émotions qui est de nous guider dans ce que nous entreprenons.
Les racines de l’empathie (page 148)
En matière de communication, la règle générale est que 90 % au moins des messages affectifs sont non verbaux.
Les bébés souffrent par empathie avant même d’être pleinement conscients qu’ils existent indépendamment des autres.
Il faut différencier la sympathie de l’empathie. La sympathie est le plein partage d’une connexion émotionnelle. L’empathie est la compréhension de l’émotion sans le partage de cette dernière.
L’empathie naît plus facilement chez les enfants lorsque ces derniers voient comment réagissent les autres au chagrin d’une tierce personne.
Lorsqu’un parent ne manifeste pas la moindre empathie envers telle ou telle manifestation d’émotions chez l’enfant (Joie, chagrin, besoin de câlins), celui-ci commence à éviter d’exprimer cette émotion, et finit même par ne plus la ressentir (page 153)
Alors que l’abandon émotionnelle semble émousser l’empathie, la violence psychologique (notamment la cruauté mentale et physique, les humiliations et la méchanceté pure et simple) semble aboutir à un résultat paradoxal. Les enfants qui subissent ces agressions mentales peuvent développer une hypersensibilité aux émotions des autres, par mécanisme de susceptibilité post-traumatique à des indices menaçants. Cette préoccupation obsessionnelle pour les sentiments d’autrui est la caractéristique des individus qui, ayant été victime de violences psychologique dans leur enfance, connaissent des hauts et des bas, des brusques changement d’humeur que l’on qualifie parfois de « trouble de la personnalité limite ». Nombre de ces personnes ont un don pour comprendre ce qu’éprouve les autres (page 154).
Pour en savoir plus sur l’empathie, lire l’article du psychiatre Leslie Brothers sur la biologie de l’empathie.
Vivre sans empathie : La mentalité du satyre, la moralité du sociopathe
De manière typique, les psychopathes sont des individus charmants et totalement dépourvus de remords, même lorsqu’ils ont commis les actes les plus barbares. (Page 162)
L’une des manifestations les plus inquiétantes de l’absence d’empathie a été découverte par hasard au cours d’une étude sur la violence conjugale. […] c’est lorsque leur colère est en train de monter que l’anomalie apparaît : le rythme cardiaque ralenti au lieu de s’accélérer, comme cela devrait être le cas. Autrement dit, il se calme physiologiquement, alors même qu’il devienne de plus en plus agressifs et brutaux. Leur violence semble être un acte de terrorisme calculé, un moyen pour dominer le repose par la peur (page 163)
Émotions, système immunitaire, antidote de l'agressivité, dépression et modernité
Troisième partie : l’intelligence émotionnelle appliquée
Les émotions et le système immunitaire
Les chercheurs ont découvert que les messagers chimiques qui opèrent essentiellement dans le cerveau et le système immunitaire sont particulièrement abordant dans les aires qui commandent les émotions. L’épreuve la plus convaincante de l’existence d’une voie physique directe permettant aux émotions d’exercer une influence directe sur système immunitaire a été fourni par David Felten, un collègue d’Adler. Celui-ci a commencé par remarquer que les émotions ont un effet important sur le système nerveux végétatif. (Page 243)
L’antidote de l’agressivité
Comme me l’a dit William, « L’antidote de l’agressivité, c’est la confiance. Tout ce qu’il faut, c’est être motivé. Lorsque les gens comprennent que la réactivité peut les conduire à l’apaisement plus vite qu’ils ne le pensent, ils sont prêts à essayer. »
Explication : Lorsque les gens réagissent de manière agressive, cela peut souvent entraîner des réactions hostiles de la part des autres, ce qui maintient et aggrave la situation. En revanche, en développant la confiance en soi et en adoptant des réponses plus calmes et réfléchies aux situations de colère, les individus peuvent parvenir à résoudre plus rapidement les conflits et à atteindre un état de tranquillité plus rapidement qu’ils ne le pensent. L’idée est que la confiance en soi et la gestion émotionnelle peuvent permettre aux gens de désamorcer les situations tendues plus rapidement et plus efficacement, évitant ainsi l’escalade des conflits et favorisant la résolution pacifique.
L’augmentation du nombre de dépression, effet de la modernité
L’abaissement de l’âge de la première dépression semble également être un phénomène mondial. Lorsque j’ai demandé à des spécialistes qu’elles en étaient, selon eux, les raisons, ils ont proposé diverses théories.
Le docteur Frédéric Goodwin, alors directeur de l’Institut national américain de la santé mentale, et émis cette hypothèse : « il y a eu un terrible effritement de la famille nucléaire – doublement du taux de divorce, diminution considérable du temps dont dispose les parents pour se consacrer leurs enfants et mobilité plus grande. Aucun enfant ne grandit désormais en connaissant sa famille élargie. La perte de ses points de repère augmente la prédisposition la dépression. » (page 341)
[…] les accès de dépression, même bénins, chez l’enfant laisse augurer des crises de dépression plus grave par la suite. (Page 343)
L’apprentissage de ces rudiments de l’intelligence émotionnelle s’avère particulièrement utile au moment du grand tournant de l’adolescence. (Page 348)
« Si l’on veut vraiment être efficace dans le traitement de troubles mentaux comme la dépression, il faut agir avant que les enfants en soi atteint, commente Kovacs. La vaccination psychologique et la vraie solution. » (page 349)
Maîtrise de soi, vie en entreprise
Tome 2 : La maîtrise de soi, le gouvernail intérieur
L’origine de l’instinct
Les régions du cerveau qui abrite ces réactions instinctives sont beaucoup plus anciennes que le néocortex, qui abrite les centres de la pensée rationnelle. Les intuitions sont profondément enfouies dans le cerveau. Elles relèvent des centres émotionnels et plus particulièrement d’une structure en forme d’amande appelée l’amygdale et des circuits neuronaux associés. Ce réseau de connexions qu’on appelle parfois l’extension amygdalienne s’étend jusqu’au « poste de commandement » du cerveau situé dans les lobes frontaux. (Page 555)
Entreprise
Ceux qui ne s’impliquent pas
[…] il en va de même pour ceux qui se sentent ignorés et coupés de décision qui conditionne pourtant leur travail. Ces êtres frustrés seront particulièrement enclin à utiliser les ressources de l’entreprise et leurs bénéfices exclusifs. Les plus opportunistes d’entre eux considèrent leur position actuelle avant tout comme un marchepied pour accéder à une situation encore plus avantageuse ailleurs. Ils ne sont même pas intéressés par une promotion. La frustration a des effets négatifs sur leur intégrité : ils ont tendance à abuser des notes de frais fictives ou à dérober des fournitures. (Page 649)
Cinquième partie – L’entreprise émotionnellement intelligente
Une étude apportant sur 12000 travailleurs médicaux à établi que les services et les hôpitaux ou les agents hospitaliers qui se plaignent le plus de leurs conditions de travail et du stress sont aussi ceux qui se voient le plus souvent poursuivis par les passions pour faute professionnelle. (Page 871)
« Pourquoi travaillons-nous si bien ensemble ? Parce que nous avons dissocié la performance de la rémunération, affirme Zehnder. Ici, personne n’est évalué sur la base de son volume de facturation. C’est pour cette raison qu’un associé allemand prendra le temps d’aider un associé japonais et c’est aussi important que de trouver un nouveau client. Peu importe à qui revient le mérite de la réussite, puisque tout le monde se partage également les bénéfices. Et les cabinets qui perdent de l’argent reçoivent autant de commissions que ceux qui dégagent les plus gros profits. Je ne veux pas de star, je veux que chacun aide tous les autres à devenir des stars. » (page 891)
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