Livre

Clément VIKTOROVITCH – Le pouvoir rhétorique

Fiche de lecture

La rhétorique est partout. Dans les discours politiques comme dans les spots publicitaires. Dans les réunions professionnelles comme dans les dîners de famille. Dans les entretiens d’embauche comme dans les rendez-vous galants. Pas un jour ne passe sans que nous ayons à défendre une idée, un projet, un produit ; et à nous protéger contre d’éventuelles fourberies. Que cela nous plaise ou non, convaincre est un pouvoir. À nous d’apprendre à le maîtriser. Et de savoir y résister.

Clément VIKTOROVICH

Genre littéraire : Vulgarisation et essais

Clément Viktorovitch est un homme de lettres français, écrivain, conférencier et animateur télévisé. Passionné de linguistique et de communication, il s’est fait connaître grâce à sa maîtrise de la rhétorique et de la prise de parole en public.

Publié le 14 octobre 2021

Clément Viktorovitch

Le pouvoir rhétorique

N’hésitez pas à donner votre propre avis, en fin de page, si vous avez lu cet ouvrage.

Détails sur cette fiche de lecture

Specifications

Type d'ouvrage : Vulgarisation politique
Résumé par : Kevin Madegard
Publié le : 27 avril 2023

Mots clés

Définition de la rhétorique

Philosophie et rhétorique

Construction argumentaire absolu

Ligne argumentative

Contre-argumentation

Manipulation par l'émotion

Astuces et techniques en vrac

Quelques sophismes

Note d'introduction

Ce livre est absolument à lire. Au-delà de ma profonde admiration pour l’intelligence de son auteur, comprendre la rhétorique c’est aussi apprendre à s’en défendre. C’était d’ailleurs l’objectif de l’auteur qui voulait que la rhétorique ait une place importante dans la société pour permettre aux citoyens de décrypter les discours, mais également pour les produire. En effet, si c’est un outil pour convaincre, c’est également un outil pour décrypter les tromperies.

Ce livre est un peu comme un dictionnaire. Il a été difficile de le raconter comme une histoire, quand bien même il y en avait un peu. J’ai donc tenté un bref résumé de cet ouvrage, avec quelques extraits et beaux exemples de mise en application.

Un livre qui porte sur la sensibilisation aux techniques du langage, écrit ou verbal

En vous souhaitant une bonne lecture !

3 Table des matières

Qu'est-ce que la rhétorique ?

La rhétorique c’est l’art de convaincre. C’est aussi l’art de persuader. On convainc par une série d’arguments. On persuade en mobilisant les émotions. Il est à noter qu’on ne peut pas raisonner sans émotion, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer en affirmant que les émotions ne sont là que pour perturber notre réflexion argumentative.

À l’époque de Platon et d’Aristote, le « concurrent » direct de la rhétorique était la philosophie. Platon partait du principe qu’il existe une vérité accessible par l’effort à tous ceux qui veulent tendre à la découverte du bien, du beau, et du juste. Il faut utiliser pour cela le dialogue, confronter les pensées, mettre en commun les informations et raisonnements, pour ensuite y dégager des connaissances véritables. C’est le principe de la philosophie.

La rhétorique, elle, est davantage utilisée au sein d’assemblées, où des personnes s’affrontent, se ridiculisent, récoltent le triomphe, et où il faut tout faire pour s’imposer. Cela implique de charmer l’auditeur, de s’adresser ses bas instincts, et dire ce qu’il souhaite entendre. En somme : Abandonner la vérité pour se contenter de la victoire.

 

En utilisant la métaphore de la cuisine, la rhétorique serait uniquement là pour flatter le palais.

Philosophie ou rhétorique ?

Aristote défend la rhétorique, et considère qu’entre la vérité inaccessible et le chaos inacceptable, il existe une position intermédiaire. Celle dans laquelle on ne cherche pas à déterminer ce qui est bon, juste, et beau, mais plutôt ce qui est probable, préférable, acceptable. Ce n’est plus la quête du vrai, mais du vraisemblable. Ce n’est plus du domaine de l’analytique, mais du domaine de la rhétorique.

En faisant le deuil de la vérité, on accepte de renoncer à l’idée qu’il puisse y avoir une seule réponse à chaque interrogation.

Traduction : nous ne pouvons plus être sûrs de rien. Notre raisonnement est susceptible de changer dans le temps. Aussi, figer une vérité dans le marbre est impossible. Seul compte notre façon de démontrer notre vérité du moment. L’art de déterminer ce qui est convaincant (au double sens du terme rigoureux et efficace) permet donc à la rhétorique de redorer son blason.

 

La philosophie part à la quête de la vérité, pendant que la rhétorique part à la quête de la vraisemblance. D’un côté, c’est l’art du dialogue, de l’autre, les techniques du discours.

La construction d'un argumentaire... absolu ?

La voie argumentative

Il n’existe pas une argumentation absolue, une formule magique qui permettrait de parvenir systématiquement à emporter la conviction. Sélectionner ses arguments dépend en effet du contexte, du sujet et des personnes qui nous écoutent et/ou nous affrontent.

Ensuite, il y aura le traitement des objections. Savoir comment y répondre, comment les devancer, comment se défendre des accusations qui nous seront faites. Dans le travail de l’argumentation, une préparation en amont du sujet est toujours plus efficace qu’une improvisation.

Notre plan

Décide-t-on de procéder par écrit, par l’oral direct ou par la diffusion audio ? Quoi qu’il en soit, il faudra formuler une idée directrice, identifier le bon nombre d’arguments, prioriser la clarté et la concision.

Définir un plan d’intervention, s’adapter au contexte est essentiel.

Exemples : (page 126)

  • Pour les interventions longues ou complexes, il faut privilégier le plan logique
  • Pour les interventions courtes ou peu préparées, il faut opter pour le plan énumératif
  • Pour les interventions captivantes et très travaillées, il faut se risquer un plan narratif

IMPORTANT : Soigner le début et la fin.

Pourquoi faut-il soigner le début et la fin ? Cette méthode est inspirée de la mythologie grecque. Nestor était un roi légendaire, et pendant la guerre de Troie, il mettait les soldats les plus efficaces devant et derrière pour éviter que les mercenaires au centre ne s’échappent.

  • Choisir une accroche pour capter l’attention et la bienveillance de l’auditoire (page 142)
  • Élaborer une clôture pour marquer l’esprit et susciter l’assentiment
  • Utiliser des Claptraps : piège à applaudissements (page 154)

Construire sa ligne argumentative

Il y a trois besoins pour construire sa ligne argumentative : déterminer la rigueur, évaluer l’efficacité, et construire la cohérence. On parle d’impératif d’efficacité, d’exigence de rigueur, et d’attraction de la subjectivité. Cela relève moins d’un calcul froid et objectif que d’une forme de négociation avec nous-mêmes.

Il faudra déployer une ligne stratégique (un exemple de construction se trouve page 86).

La force de notre chaîne logique argumentaire a la solidité du plus faible de nos maillons. Il ne faut donc pas donner trop d’arguments pour éviter de laisser à l’autre la possibilité de se saisir des plus faibles pour ses attaques.

Pour convaincre, il faut construire

Construire efficacement pour convaincre

  • Le choix des verbes et conjugaison est important, pour mieux répartir les responsabilités au sein de l’argumentation (page 188).
  • Ce que l’on précise, c’est ce qui ne va pas de soi. Dire qu’on n’est pas responsable, c’est soumettre inconsciemment le fait que cela puisse être une éventualité.
  • Sélectionner les pronoms : on, nous (page 191).
  • Utiliser les verbes impersonnels : il faut que, il pleut, il neige (page 194).
  • Manier la voix passive : utilisation de la grammaire pour faire disparaître quelque chose de gênant, comme amener un sujet vers un complément.

Par exemple…

Admettons qu’on soit le chat :

  1. Le chat a mangé la souris.
  2. La souris est mangée par le chat.
  3. La souris est mangée.

Autres exemples :

  • Jouer avec les chiffres : 1 kg de plume = 1 kg de plomb, 1 an = 365 jours
  • Utiliser la précision : 9 clients sur 10 sont satisfaits VS 92 % des clients sont satisfaits
  • Choisir les mots qui appuient nos idées : charges sociales ou cotisations sociales ?
  • Choix de la modalisation : ponctuation, ton du discours, niveau de politesse, d’affirmation de soi…
  • Plus on s’affirme, plus en triomphe des réticences. Mais plus on fait pression, plus on suscite de la Résistance.
  • Choix des sonorités à faire entrer en résonance pour conférer à nos idées la force de l’évidence
  • Malaxer les mots : Dégagisme, islamogauchisme…

Conclusion :

Les données ci-dessus sont des procédés implicites à l’influence inconsciente. Rappel du cheminement : Des pensées aux arguments, des arguments aux mots, des mots on navigue entre les dimensions explicites et implicites du discours.

Comment contre-argumenter ?

Contre-argumenter (page 89)

  • Soit on attaque l’argument : ad rem
  • Soit la chaîne argumentative : ad hominem
  • Soit l’émetteur du discours pour le disqualifier : ad personam

Quelques illustrations :

  • Devancer les objections via la prolepse : on devine l’objection que le public pourrait avoir, ou bien on la fabrique pour y répondre nous-mêmes (technique du pot de miel) .
  • Manier les faits du sujet
  • Utiliser la dénégation (nier). Bel exemple de Jérôme Cahuzac : « Je n’ai pas, je n’ai jamais eu de compte en Suisse, à aucun moment, et la réponse apportée aux autorités françaises par la Suisse, permettra, je l’espère, très vite, et le plus vite serait le mieux, d’en finir, avec ces saletés. »
  • Utiliser l’interprétation (ne pas contester, mais transformer le propos pour que ce soit à notre avantage)
  • Utiliser la relativisation (ce n’est pas vraiment grave)

Quelques règles

  1. On ne doit préciser que ce qui ne va pas de soi. Sinon on tend des perches, on donne des éléments à l’adversaire.
  2. Choisir ses mots.
  3. Dénotation VS connotation : La dénotation concerne le sens véritable/la nature d’un objet. La connotation, c’est la façon dont il sera perçu et utilisé selon les contextes (livre, bouquin, ouvrage…).
  4. Le simple fait de proférer un mot suffit à matérialiser la réalité qu’il désigne. Si un seul mot mal connoté nous échappe, ce sont des pans entiers de notre argumentation qui peuvent s’effondrer.
  5. « On ne peut pas ne pas parler de quelque chose. »
  6. Choisir les termes positifs et redéfinir le négatif. Car le cerveau n’est pas conçu pour accepter la négation.

Manipuler par l'émotion... éthique ?

La manipulation par l’émotion (page 295)

Il y a quatre grandes familles d’émotions : anxiété, enthousiasme, aversion, compassion.

Dans le détail : La colère, le dégoût, la peur, la joie, la tristesse, le mépris, la surprise, l’amusement, le soulagement, l’excitation, la fierté, la culpabilité, la honte, l’embarras, l’envie, et la nostalgie.

  • Émouvoir permet de faire prendre conscience
  • Utiliser nos propres émotions pour tirer parti du phénomène de contagion (les émotions peuvent « contaminer notre auditoire »).
  • Assigner des émotions à l’auditoire par la suggestion
  • Façonner les émotions par nos paroles, arranger les mots et les sons en de véritables invocations

Quelques notions accompagnées de leur exemple : (page 251)

Moduler l’intensité en ajoutant quelques mots.

Exemple : « 13 familles sont encore logées dans ce bâtiment insalubre » VS ajouter « les enfants tombent régulièrement malades et peinent à suivre leur scolarité ».

La matérialité

Exemple : Recevoir un message de notre compagnon qui dit : « Tu rentres tard ce soir ? Il faut qu’on parle. » matérialise une crainte.

L’identité

Exemple : « Crash d’un A380 dans le Pacifique : 436 morts » VS « Crash d’un A380 dans le Pacifique : 436 morts, dont 29 enfants »

L’agentivité (responsabilisation)

Exemple : « Un accident dans une usine de produits chimiques a fait un mort et 13 blessés » VS ajouter : « malgré des demandes répétées de la part des employés, le propriétaire n’avait pas procédé à la mise aux normes des équipements de sécurité. »

La similarité

Exemple : « Tel pays conserve les demandeurs d’asile dans des centres de détention » VS « Tel pays enferme dans des camps les demandeurs d’asile »

L’art du cadrage, c’est choisir ce qu’on décide de révéler ou de cacher.

 

Quatre redoutables procédés (page 265) : La matérialisation, la description, l’amplification et la métaphorisation.

 

1. La matérialisation

Donner une preuve matérielle au discours (faire écouter un battement de cœur de bébé pour un thème sur l’avortement, montrer de la poudre Antrax en tube pour inciter à lutter contre le terrorisme et partir en guerre…).

2. La description (Page 272)

Discussion sur les enfants soldats : «  Il faut bien comprendre ce dont on parle là. Ce sont des gamins. En journée, ils terrorisent des populations civiles avec leurs assauts suicides. Et la nuit, ils s’endorment en serrant leurs peluches. Guerre ou pas, c’est insupportable ».

3. L’amplification, à décupler par la surprise (Page 276)

  • S’exclamer
  • Faire des répétitions simples (epanalepse)
  • Faire des répétitions plus complexes : anaphore. « Tu ne te rends pas compte du mal qu’elle cause, ces remarques. Je les subis dans la rue, dans les bars, sur les réseaux sociaux. Je ne peux pas, en plus, avoir les supporter au travail. »
  • Hyperbole : « C’est une bêtise ce que tu viens de faire, tu ne peux pas te servir dans les magasins. C’est grave, ce que tu viens de faire. Tu ne dois plus jamais recommencer. Ça s’appelle du vol. »

4. La métaphorisation

Exemple : dans l’hémicycle d’un débat antiavortement : « Avec les dispositions qui nous sont soumises, le nombre d’avortements doublera en France, comme en d’autres pays, pour atteindre très rapidement 500 000 voir davantage… 5 fois le nombre de victimes d’Hiroshima. Ce serait un génocide légal. »

Personnification (Métaphore particulière).

Faire agir ou parler dans son discours un personnage décédé, un animal, une abstraction ou un objet.

« La finance est un monstre affamé de profit. Et elle n’en a jamais assez. Si nous la laissons faire, elle continuera à tout dévorer, les hommes comme la nature, le climat comme la biodiversité, jusqu’à ce que notre planète devienne totalement inhabitable. Dans un dénouement absurde, la finance aura alors fini par se dévorer elle-même. »

Hors liste : le rôle de la surprise (page 286)

  • La transition ex abrupto : passer du coq à l’âne.
  • Les analogies : « vous n’êtes pas une équipe, mais une armée de tireur d’élite. »
  • La suspension. La suspension consiste à parler de quelque chose sans préciser de quoi il s’agit. La révélation finale sera inattendue.
  • Le silence. Laisser un temps de respiration pour donner du volume, de la tension. Il faut qu’il repose sur une tension pour être efficace.
  • Si insuffisant, pivot émotionnel (s’axent sur les 4 grandes familles des émotions).
  • Proposer solution face à une peur (peur-solution)
  • Présenter les conditions de réalisation qui permettront de donner corps à un espoir (espoir-réalisation)
  • Inciter à une mobilisation qui servira d’exutoire à une indignation (indignation-mobilisation)

Conclusion (page 295)

Une utilisation éthique de ces outils est naturellement possible. Prenons en exemple les méthodes de prévention de la sécurité routière, ou de certaines ONG.

Attention cependant : ces techniques pourront soit permettre aux auditeurs d’accéder à une réalité qu’ils ne pouvaient se représenter, ou au contraire, pourront leur créer des saturations de conscience pour entraver leur capacité à résister. C’est le principe de l’heuristique d’affect, ou bien le mensonge. Est-ce alors un support légitime à notre argumentation, ou un outil de manipulation ? À nous d’en décider.

Liste d'astuces et techniques en vracs

La prétérition : attaquer en insultant, mais sans le faire.

 

Exemples :

  • « Je ne dis pas que vous êtes incompétent. Je m’étonne simplement que le projet avance si lentement… »
  • « Vous avez, cher Monsieur, des mots très durs à l’égard des petits délinquants. Il est ironique que vous soyez, vous-même, au cœur d’une affaire d’abus de bien social. Alors, bien sûr, je ne vous accuse pas d’être un voleur : je respecte la justice, attendant qu’elle se prononce. Je dis juste que nous avons besoin de retrouver de l’exemplarité, à tous les niveaux. »

Conseil pour vivre mieux à deux : éliminer la négation.

  • Passer de : « c’est pas mal, c’est pas bête, n’aie pas peur, ne stresse pas, il n’y a pas de problème, n’oublie pas tes clés. »
  • À : « c’est bien, c’est intelligent, tout va bien se passer, cela me convient bien, pense à prendre tes clés. »

L’utilisation de l’apparence (l’ethos) :

  • Des expériences sociales ont montré qu’on a tendance à considérer que tout ce qui est beau a tendance à être vrai. Le physique peut donc clairement influencer les prises de décision (par l’effet de halo par exemple).

L’utilisation du sophisme (page 344) :

  • Il  s’agit d’une chaîne argumentative se voulant volontairement trompeuse pour créer un écran de fumée.

Le raisonnement inductif :

  • Donner des exemples, puis faire une montée en généralité

Le raisonnement déductif :

  • Partir d’une idée générale pour en déduire des propositions particulières

Qu’est-ce que les syllogismes et les enthymèmes ?

  • Un syllogisme est un schéma logique, méthodique et rigoureux.
  • Un enthymème, c’est un syllogisme tronqué.

Exemple :

  • « Je travaille mal quand je me couche tard. Or ces soirées finissent tard. Et en ce moment, j’ai du travail. Donc je ne viens plus aux soirées. » VS « On travaille mieux quand on est détendu. Or ces soirées permettent de se détendre. Et justement, tu as du travail. Donc tu devrais venir aux soirées. »
  • « Il est juif, mais très généreux. », « Elle est très belle, mais compétente. » (Note : ici nous avons des compliments nauséabonds, car remplis de sous-entendus raciste ou sexiste.)

Les sous-entendus peuvent cependant être très efficaces, pour faire passer des messages sans envenimer une situation :

  • « Mettons-nous d’accord sur mon augmentation. Vous savez, mon profil est très recherché sur le marché du travail… »

Constructions fautives :

  • « Dieu existe parce que c’est écrit dans la Bible, et la Bible dit vrai parce qu’elle est parole de Dieu. »

La fausse cause :

  • « L’homéopathie est efficace. J’en prends chaque fois que j’ai un rhume, et 3 jours plus tard je suis guéri. » (Note : la durée d’un rhume est de 3 jours).

L’honneur et le déshonneur par association :

  • « Socrate boit du lait. Or les chats boivent du lait. Donc Socrate est un chat. »
  • « Tu es végé ? Qui d’autre était végé ? Hitler ! Ça en dit long sur les gens avec des penchants totalitaires comme toi. »

Idée-réponse :

  • « Un bateau flotte, et pourtant la majorité de ses pièces couleraient si elles étaient prises à part. »

La division abusive :

  • « La vente est une activité féroce, donc les vendeurs sont sans état d’âme. »
  • « Le bouddhisme est une religion de paix, donc les bouddhistes sont pacifiques. »

Quelques sophismes

Dans la série des sophismes, conclusions catégoriques à partir d’une absence de preuve :

  • « Tout ce qui est rare est cher. Une Ferrari pas chère, c’est rare. Donc une Ferrari pas chère, c’est cher. »
  • « Dans l’Emmental, il y a des trous. Or plus il y a d’Emmental, plus il y a de trous. Et plus il y a de trous, moins il y a d’Emmental. Donc plus il y a d’Emmental, moins il y a d’Emmental. »

Le sophisme par ignorance :

  • « Les scientifiques n’ont jamais pu prouver l’existence des fantômes, donc les fantômes n’existent pas. »

Le sophisme du vrai écossais :

  • « Aucun Écossais ne met de sucre dans ses céréales. Mon grand-père en mettait. Ce n’est donc pas un vrai Écossais. »

La généralisation hâtive :

  • « Cool ! Tu as fait les courses. Tu as pris mes céréales ? Non ? Ben voilà ! Tu ne penses jamais à moi. »

L’affirmation du conséquent :

  • « S’il pleut, alors le sol est mouillé. Or, le sol est mouillé. Donc c’est qu’il a plu. »

Le faux dilemme :

  • « Vous êtes avec moi, ou contre moi ? »
  • « Si tu veux un dessert, il faut d’abord finir tes légumes. Sinon ça veut dire que tu n’as plus faim, et qu’il faut que tu quittes la table. »

La question avec présupposé :

  • « Avez-vous cessé de battre votre femme ? »
  • « Nous savons qu’un demi-million d’enfants sont morts à cause de l’embargo. C’est plus que le nombre d’enfants mort à Hiroshima. Cela en vaut-il vraiment la peine ? »

La pente glissante :

  • « Attention, si tu commences à fumer du cannabis, dans six mois tu passes aux drogues dures ! »
  • « Qui vole un œuf vole un bœuf. »

L’homme de paille :

  • « Je suis favorable à la vaccination obligatoire contre le coronavirus. » « C’est cela, comme votre collègue Martin hier qui déclarait hier vouloir envoyer la police chez les récalcitrants pour les faire vacciner de force, menottes aux poignets ! On voit bien ce que vous nous préparez : une dictature sanitaire ! »

L’argument par étymologie (page 364) :

  • « Il vaut mieux éviter de nommer des femmes à des postes de pouvoir : elles ont une tendance à l’hystérie. D’ailleurs ce mot à la même racine que « utérus ». C’est bien la preuve qu’il s’agit d’un trait de personnalité intrinsèquement féminin. » (Note : voici un argumentaire nauséabond datant de la Grèce antique, par Hippocrate, qui croyait que l’hystérie était liée à l’utérus, car ce sera un organe vagabond pouvant se déplacer).

Le tout ou rien :

  • « Pourquoi veux-tu que je fasse le ménage dans ma chambre ? Dans quelques semaines ce sera pareil ! »
  • « Il faut se rendre à l’évidence : l’aide sociale, ça ne marche pas. On y investit des sommes folles, et les gens sont quand même pauvres ! Autant la supprimer. »

L’appel à la majorité :

  • « La France est le dernier pays d’Europe à avoir conservé un impôt sur le patrimoine : c’est bien qu’il s’agit d’une taxe idiote, et qu’il est urgent d’y mettre fin ! »

Argument de l’absence d’antécédent :

  • « Il n’y a jamais eu de tremblement de terre grave en France. Donc ce n’est pas la peine de surdimensionner nos normes de sécurité dans le bâtiment. »

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